Logements sociaux : pourquoi ils vont être encore plus difficiles à obtenir en Île-de-France

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Publié le 26/08/2023 à 19h40

Les bailleurs sociaux alertent sur le manque d’offres de location en Île-de-France, principalement en raison de l’érosion du nombre de nouvelles constructions. Dans la région, la crise du logement devrait s’aggraver en 2024, en particulier pour ce type d’habitat.

En Île-de-France, seulement une demande de logement social sur dix est satisfaite chaque année. Voilà ce que rapporte l’Association des organismes de logement social d'Île-de-France (AORIF) en cette fin d’été. La fédération, qui rassemble une centaine de bailleurs sociaux en région parisienne, dénonce ainsi l’importante crise du logement qui se traduit aujourd’hui par des difficultés d’accès accrues à la propriété ou à la location. Et encore davantage pour le logement social, dont les places deviennent de plus en plus rares en région parisienne. “On attribue environ 70.000 logements sociaux par an, alors que nous avons 780.000 demandeurs”, présente ainsi Damien Vanoverschelde, le président de l’AORIF.

Or “le nombre de demandeurs est en croissance”, rapporte-t-il : 100.000 de plus depuis 5 ans ! “L’État ne semble pas prendre la pleine mesure de la crise du logement dans la région”, appuie Jean-François le Neen, chargé de mission Île-de-France pour la Fondation Abbé Pierre. “Désormais, on compte 1,3 million de mal-logés, soit 10% de la population francilienne. Or derrière ces chiffres, on trouve des familles qui vivent dans des conditions indignes, avec des conséquences importantes dans leur vie.”

Le problème ? Le manque de construction neuve

Aux yeux des bailleurs sociaux, l’impasse dans laquelle se trouvent de nombreux demandeurs provient donc de la difficulté des organismes à répondre aux nouveaux besoins. Le nombre de constructions de nouveaux logements sociaux, en effet, ne cesse de reculer. L’AORIF comptait ainsi 36.000 agréments de nouveaux logements en 2016, mais seulement 21.800 en 2022. Pire encore : en 2023, l’association prévoit des résultats compris entre 17.000 et 19.000 nouveaux logements. Un chiffre très insuffisant, aux yeux des organismes sociaux, pour répondre à la demande. “L’objectif régional est pourtant de construire 37.000 logements sociaux par an”, rappelle ainsi Damien Vanoverschelde.

Les bailleurs sociaux, comme l’ensemble des promoteurs immobiliers, subissent une très violente crise de la construction. Celle-ci se traduit par une dégringolade du nombre de permis de construire délivrés depuis plusieurs mois, ainsi qu’un effondrement du nombre de ventes de logements neufs. Ces difficultés trouvent notamment leur source dans la raréfaction des terrains constructibles en Île-de-France, qui fait flamber le prix du foncier. Mais aussi dans l’envolée des coûts de construction, dopés eux-mêmes par l’augmentation des prix des matériaux en sortie de crise du Covid-19.

Des propositions pour tenter de résoudre la crise

Les bailleurs sociaux franciliens préconisent donc une série de vingt mesures pour tenter de relancer la construction, et désengorger les files d'attente. Parmi elles, revenir à l’application d’une TVA au taux de 5,5% sur les prix de livraison de logements sociaux, contre 10% actuellement pour de nombreux types d’opérations. Ils souhaitent par ailleurs pouvoir acquérir des logements énergivores bientôt interdits à la location, à des conditions financières avantageuses. Ou encore réformer la fiscalité des terrains constructibles, afin de lutter contre la rétention foncière (le fait de refuser de vendre son terrain, en spéculant sur une flambée de sa valeur).

Ils souhaitent par ailleurs pérenniser l’exonération de taxe sur les plus-values immobilières en cas de cession d’un terrain à un organisme de logement social. “Nos propositions s’adressent aux décideurs franciliens, nationaux et aux parlementaires”, relaie Anne-Katrin le Doeuff, la directrice de l’AORIF. Reste à savoir si ces derniers les porteront dans le débat public, et notamment dans le projet de loi de finances pour 2024, examiné à l’automne au Parlement.


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boudev - le 31/08/2023 à 19h05

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Azerty - le 31/08/2023 à 19h16

Très bon article.